samedi 26 mai 2007

Les Rabanne's Awards

Les humains, par leurs facultés intellectuelles, ont hissé l'humanité au statut de civilisation évoluée et l'ont dotée d'une technologie avancée. Pris dans leur ensemble, les humains semblent posséder d'impressionnantes capacités et une intelligence hors du commun. Ne sont-ils pas parvenus en effet par une suite de trouvailles et d'inventions géniales, à domestiquer le feu, puis la terre et l'eau ? Des érudits de toutes les époques ont contribué progressivement à la création d'une technologie sophistiquée. Nous lançons des machines extrêmement complexes dans l'espace, en orbite autour de la Terre ou à destination d'autres planêtes de notre système solaire. Nos physiciens fabriquent des machines qui mesurent des kilomètres de long, afin de capter les ondes gravitationnelles prédites par la théorie de la relativité générale ou de provoquer des collisions de particules élémentaires avec des énergies énormes, etc. Nous avons franchi les barrières de notre perception et sommes capables d'observer l'infiniment grand et l'infiniment petit, l'infiniment lointain. Mais s'il reste une barrière que l'intelligence humaine n'est pas parvenue à franchir, il s'agit de notre capacité à prédire le futur.



Et dans ce domaine, personne n'est épargné, pas même les fameux érudits qui contribuèrent et continuent à contribuer (aujourd'hui, il s'agit principalement de nos chercheurs) à l'expansion de notre sphère de connaissances.

Il y aurait beaucoup à dire sur cette tendance que nous avons à faire preuve d'une confiance excessive dans nos capacités à extrapoler les possibilités technologiques du futur à partir de notre connaissance présente, cette tendance à "figer" le monde en fonction de connaissances désuètes et plus ou moins approximatives sur la nature de la Réalité. Dans d'autres billets j'aurai l'occasion de revenir sur cette problématique.

J'inaugure ici une rubrique qui sera consacrée à ces prédictions complètement ratées, à ces visionnaires à coté de la plaque, des personnalités le plus souvent respectées et influentes dans leur domaine, ce qui ne les a pas empêchées de professer des énormités. Le nom de la récompense, "Rabanne's Award", a été choisi en hommage à Paco Rabanne et à sa prédiction ratée sur la chute de la station spatiale Mir sur Paris.

Souvent, les anecdotes citées présenteront un côté ludique. Il est toujours amusant de voir une personne énoncer doctement des opinions qui s'avèrent finalement à des années lumières de la réalité. Mais les Rabanne's Awards montrent aussi qu'il faut s'avérer humble et prudent lorsqu'il s'agit de prophétiser ce qui sera du domaine du possible dans le futur et dans quelles directions, sous quelle forme, la technologie sera amenée à se développer. Humbles et prudents aussi sur ce que les découvertes scientifiques futures nous apprendrons sur la nature de la Réalité, rendant peut-être possibles des choses pratiquement inimaginables à notre époque.

Chaque session des Rabanne's Awards abordera un thème spécifique, le plus souvent de nature scientifique. Pour chaque session, un certain nombre de personnalités seront nominées. En ce qui concerne le choix du vainqueur, il sera pour l'instant effectué par moi-même. A l'avenir, si le nombre de visiteurs de ce blog est suffisamment élevé, je mettrais sans doute en place un système de votes et recommencerai les nominations.

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dimanche 20 mai 2007

Révolution Robotique : la fin du travail et le retour à l'abondance ?

Dans la plupart des pays industrialisés, une énergie considérable est dépensée par les gouvernements pour rétablir ou maintenir le "plein emploi". Les raisons de cette focalisation sont multiples. D'une part, le plein emploi est un bon facteur de consommation et de croissance et donc de santé de l'économie, et d'autre part il est également un élément psychologique important à la fois pour la consommation à l'intérieur du pays, mais également pour les relations commerciales avec les autres pays. Enfin, le travail est une valeur centrale dans notre société actuelle et en être démuni est à ce titre perçu comme un grave problème pour l'individu comme pour la collectivité.

La question qui se pose naturellement est de savoir si le plein emploi à tout prix est réellement préférable à l'obtention pour chacun d'un travail décent et épanouissant. Les avis sur la question divergent aussi bien parmi les individus qu'au sein des différents gouvernements de la planète.

Même si à titre personnel je penche largement en faveur du travail décent, il n'est pas dans mon propos de débattre à ce sujet. Je souhaite aborder la question sous un autre angle qui est tout simplement de chercher à déterminer si la politique du plein emploi est vraiment réaliste. Pour cela, nous allons prendre du recul, et considérer l'évolution de la civilisation humaine depuis ses débuts. Accrochez-vous, nous partons pour un voyage dans le temps, à destination 10.000 ans dans le passé...

Un âge d'abondance

Il y a 10.000 ans, nos lointains ancètres avaient une vie difficile, mais simple. Ils devaient se nourrir en allant cueillir des fruits, des baies et des racines, en chassant et en pêchant. Contrairement à ce que l'on a longtemps pensé, les conditions de survie n'étaient pas très rudes à la fin de l'âge de pierre (le paléolithique), on parle même d'un "âge d'abondance". Avec les changements climatiques et la fin de la dernière glaciation, l'abondance y était telle dans certaines régions du monde que les groupes d'humains n'avaient plus besoin de se déplacer pour trouver leur nourriture ; ils se sédentarisèrent. C'est le début d'une époque qu'on appelle le néolithique (de 8.000 ans av. JC à environ 1.000 av. JC). Contrairement à une idée répandue, la sédentarisation précède en effet l'apparition de l'agriculture.

En présence de cette nourriture abondante, il a été estimé que les activités de chasse-pêche-cueillette nécessitaient une durée de travail quotidien de 3 à 4 heures. Plutôt sympathique ma foi. D'autant plus que ces activités (cueillette, chasse, pêche) sont de nos jours considérées comme des loisirs (pour la chasse et la pêche, je me dois cependant de préciser que je n'y vois personnellement aucun aspect ludique) !

La civilisation doit-elle sa naissance aux seins des femmes ?

Pour des raison encore mal comprises, la sédentarisation au néolithique eut pour conséquence une explosion de la démographie. Il est possible que cela soit dû à une augmentation de la fertilité des femmes. Ces dernières n'ayant plus à porter les enfants en bas-âge de nombreuses heures quotidiennement comme c'était le cas dans les sociétés nomades, elles les allaitaient peut-être moins longtemps. Or l'allaitement réduit la fertilité des femmes. D'autre part, en se prémunissant des famines par la constitution de stocks, ce qui n'était possible qu'en étant sédentaire, le taux de mortalité était probablement plus faible qu'avec le nomadisme.

Quoi qu'il en soit, l'accroissement démographique causa les premières destructions de l'environnement par l'homme : déforestation, et appauvrissement des ressources locales. C'est probablement pour cette dernière raison que l'élevage et l'agriculture remplaçèrent progressivement la chasse et la cueillette, car ils permettent d'obtenir de bien meilleurs rendements.

Entre parenthèses, on constate que c'est dès les premières apparitions de la civilisation que sont apparus les problèmes d'environnement, et également un peu plus tard les guerres (il y a environ 6000 ans), peut-être pour des problèmes de conquête de territoires car l'accroissement de la population réduisait les territoires, conduisant ainsi à l'affrontement entre groupes voisins. Concernant les guerres cependant, il existe une controverse et certains prétendent qu'elles sont bien antérieures au néolithique.

Faire de la philosophie est-il un travail ?

Et c'est avec l'apparition de l'agriculture et de la sédentarisation, puis de la spécialisation (artisanat, récolte de matières premières, élevage, etc.) qu'est née la notion de travail. Le premier métier de l'homme, l'agriculture, est un métier difficile, qui demandait beaucoup plus de travail quotidien. Certaines sources parlent d'une douzaine d'heures quotidiennes, soit 3 à 4 fois plus que l'activité de cueillette et de chasse.

Une fois que l'agriculture, l'artisanat et le commerce furent développés et en dépit d'une succession de régimes divers, d'empires, de monarchies, de républiques, les choses changèrent relativement peu au niveau de l'organisation économique de la société : il s'agit de produire de façon répétitive des biens ou des services d'un certain type, pour en échange avoir un moyen (le plus souvent de l'argent) de récupérer d'autres sortes de biens et de services.

On considère en général que les gens travaillaient en moyenne moins par le passé que maintenant, mais de façon plus irrégulière. Ils avaient dans l'année des périodes d'activité intense, puis des périodes de repos relatif. Cependant il est très difficile d'avoir une estimation réaliste, et de nombreux facteurs doivent être pris en compte, notamment l'esclavage. L'esclavage était le seul moyen dont disposaient les sociétés pour affranchir leurs citoyens du travail, et l'on constate qu'un bon nombre de civilisation succombèrent à cette tentation.

Dans la civilisation grecque antique par exemple, le travail, pris dans le sens d'une activité répétitive liée au besoin de satisfaire des besoins matériels récurrents, n'était absolument pas conçu comme noble et utile à l'individu, mais au contraire aliénant et dégradant, comme l'explique Aristote. Il était considéré qu'un être humain qui travaillait ne pouvait revendiquer le statut d'homme, qui consistait notamment à s'affranchir des contraintes imposées par la nature, comme le travail pour assurer sa subsistance matérielle. Les grecs avaient des esclaves qui se chargaient des tâches matérielles, et pour leur part se contentaient d'activités artistiques et intellectuelles, ce qui a débouché sur la fabuleuse culture de la grèce antique et ses grands philosophes.

Des machines à la place des esclaves

Nous faisons maintenant un grand bond vers le présent et nous retrouvons à l'ère industrielle, vers le début du XIXème siècle. Les effets de la technologie sur le monde du travail, qui n'avaient jusque là été qu'imperceptibles, deviennent majeurs. La productivité se met à augmenter rapidement, et les conditions de travail s'améliorent progressivement.

En conséquence, durant les deux siècles qui ont suivi, globalement, le temps de travail a diminué (dans les sociétés industrialisées, Europe et Amérique du nord principalement), avec la diminution des horaires quotidiens par paliers, pour arriver à une journée moyenne de 8 heures, et l'augmentation des jours de repos, initiée avec le décadi (un jour de repos sur dix) du calendrier républicain et poursuivi notamment avec l'apparition des congés payés puis l'allongement de leur durée pour atteindre 5 semaines en France, en 1982.

La semaine de 39 heures arrive la même année, puis la semaine de 35 heures à partir de 1998. Cette dernière n'est pas appliquée systématiquement mais de toute façon, la durée "officielle" de travail n'est pas le paramètre à étudier. C'est le durée réelle du travail qui importe, qu'on appelle durée effective. Ainsi en France, elle serait actuellement de 39 heures pour la population travaillant à plein temps, et de 36,3 heures pour l'ensemble des emplois (*).

Ainsi, on peut dire que les machines dans notre société jouent un rôle comparable (bien que de moindre ampleur) à celui des esclaves dans la grèce antique : ils nous permettent de travailler moins et d'avoir plus de temps à consacrer à nos loisirs. Evidemment, il s'agit d'une vision globale de la société, pour de nombreux humains la société des loisirs reste un concept abstrait sans rapport avec leur quotidien.

L'invasion des machines

La mécanisation et l'automatisation ne se sont pas produits au même rythme dans les 3 secteurs de l'emploi. Le premier touché a été le secteur primaire, où l'automatisation est plus simple. Fabriquer des machines agricoles plus productives que des humains est relativement aisé comme l'atteste l'invention de la moissonneuse-batteuse dès 1834 puis son usage en France à partir de 1866. Ce secteur est ainsi passé d'une part supérieure à 50 % en 1850 à 4% en 2002, avec une très forte diminution dans les 50 dernières années due à de spectaculaires augmentations de la productivité tandis que la demande ne dispose que de peu de marge de progression. Dans ce secteur les machines ne peuvent qu'inexorablement s'acquiter d'un nombre de tâches toujours plus grand, sans possibilité de création de nouveaux emplois.

La part du secteur secondaire a d'abord augmenté, car la révolution industrielle a créé de nombreux nouveaux métiers et produits manufacturés. Dans ce secteur cependant la demande, même si elle est susceptible d'évoluer lorsqu'apparaissent de nouveaux produits, est fortement pénalisée à un moment ou un autre par la saturation du marché, lorsque la plupart des foyers ou des individus sont équipés. L'automatisation est plus complexe techniquement et elle doit s'adapter continuellement à de nouveaux besoins et donc de nouvelles technologies, c'est pourquoi elle fut plus lente à se développer. Mais depuis le milieu des années 70, la part du secondaire décroît à son tour. Elle est ainsi passée de 25 % en 1850 à 37,5 % en 1970, et se situe de nos jours aux alentours de 20 %. La création de nouveaux produit ne parvient plus à contrebalancer les progrès de la robotique et de l'informatique et les effets de saturation, et la part de l'emploi dans le secteur secondaire semble vouée à décliner.

Reste donc le secteur tertiaire, le secteur des services. Même s'il dispose d'une croissance propre, son augmentation spectaculaire dans la répartition des emplois est en grande partie due à la réduction des emplois dans les deux autres secteurs, elle même due en partie à ce que l'on appelle la "tertiarisation" de l'économie, c'est-à-dire l'utilisation croissante de sociétés de services (publicitaires, cabinets de conseil, location de matériel, ...) dans les industries. Néanmoins, l'automatisation y est perceptible également dans certains domaines, comme par exemple le domaine bancaire. En revanche, il est vrai que le secteur tertiaire ne souffre pas, comme les deux autres secteurs économiques, de phénomènes de saturation puisqu'il est possible d'utiliser un grand nombre de fois le même service et que le domaine des services possède un très grand potentiel de création de nouveaux besoins.

C'est donc indéniablement dans le secteur tertiaire que va se dérouler le futur de l'évolution du monde du travail dans les pays fortement industrialisés. Il est malheureusement à peu près certain qu'une grande partie des métiers du secteur tertiaire (en nombre de postes) n'ont pas d'avenir. C'est le cas en particulier pour les métiers peu qualifiés tels que les guichetiers ou les caissières. La mutation est déjà pleinement engagée comme l'attestent la raréfaction des guichets dans les banques, ou l'apparition des premières caisses de supermarché sans caissières. La disparition de ces métiers n'est pas un mal en soi car il s'agit pour la plupart de métiers très pénibles et sans intérêt.

Quelques domaines semblent encore préservés de la mécanisation et de l'automatisation. Il s'agit notamment de tous les métiers liés à la créativité et au travail intellectuel, ainsi que tous les métiers où un contact humain est nécessaire : publicitaires et sociétés de marketing, écrivains, musiciens, chercheurs, psychologues, assistantes sociales, infirmières, médecins, informaticiens, ... Pour ces derniers, le cas est particulier. Ils sont en effet au coeur de ce processus d'automatisation puisque ce sont eux qui produisent les programmes informatiques qui nous remplacent peu à peu. Mais on peut aisément imaginer qu'un phénomène de saturation aura lieu lorsque la majorité des activités humaines aura été automatisée. Cependant, il semble très délicat de déterminer le temps que cela prendra. Il faudrait dans un premier temps déterminer jusqu'où les machines peuvent remplacer les humains.

La révolution robotique

A cet égard, il faut considérer que nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution technologique, celle de la robotique. Mon sentiment est que la robotique et l'Intelligence Artificielle conjugées vont "faire des ravages" dans le monde de l'emploi.

Certes les robots existent déjà depuis longtemps, mais ils sont pour l'instant à la préhistoire de leur développement. Typiquement, les robots les plus répandus actuellement sont ceux des chaînes de montage. Il s'agit de robots exécutant toujours la même tâche et qui ne sont pas mobiles : ce sont les objets qui défilent devant eux l'un après l'autre, en suivant la chaîne de montage. Cependant, l'évolution de l'informatique et notre niveau technologique général actuel permettent maintenant de réaliser des machines d'un autre genre. Les nouveaux robots seront donc mobiles, il pourront aller librement d'une tâche à une autre ; ils seront autonomes, capables de prendre des décisions ; ils seront généralistes, et utiliseront des outils pour réaliser différentes tâches, tout comme nous. Enfin, ils seront souvent humanoïdes, car les humains préfèrent les formes humanoïdes, voire les androïdes.

Il est probable que ce sera grâce au grand public que leur développement massif sera rendu possible. Les premiers robots à destination du grand public et préfigurant l'avenir existent déjà. Il s'agit des robots domestiques (aspirateur, tondeuse à gazon, mais aussi assistances aux personnes âgées, aux malades, etc.), et des robots ludiques. Les premiers vont permettre à l'industrialisation d'améliorer graduellement les capacités des robots, leur capacités de représentation du monde, leurs algorithmes de déplacement, etc. Les seconds vont banaliser la production des servo-moteurs et autres pièces mécaniques indispensables à la robotique, et donc baisser leur coût. Les deux types de robots vont également contribuer à nous habituer à leur présence.

Selon toute vraisemblance, c'est à partir du Japon que déferlera la révolution robotique. Les japonais sont très friands des nouvelles technologies, et culturellement prêts à voir se développer la présence de robots parmi eux. C'est pour cela que ce sont des sociétés japonaises qui mènent la danse en matière de robotique, comme le prouvent les démonstrations fréquentes des nouvelles capacités des robots Honda ou Sony, Toshiba, Nec, Mitsubishi, Hitachi, etc. Il y aurait actuellement d'ores et déjà 8 millions de robots domestiques au monde, dont la moitié au japon. Certains experts prévoient l'apparition d'un marché de masse pour ce type de robots dès 2010.

Lorsqu'ils seront devenu suffisamment sophistiqués, ce qui devrait se produire d'ici une dizaine d'années environ, peut-être moins, il pourront alors remplacer progressivement les humains pour la plupart des activités. Que nous restera-t-il alors ? Jusqu'où les machines sont-elles capables de nous remplacer, ou plutôt de nous supplanter, puisque c'est avant tout pour leur supériorité en termes de rendements ou de coûts qu'elles sont utilisées ?

I, Mathematician Robot

Les avis sur la question divergent. Il s'agit de déterminer si une intelligence artificielle est capable de supplanter les humains dans tous les domaines. Mon point de vue sur la question est modéré, voire sceptique. Je pense que les ordinateurs, tels qu'ils sont conçus actuellement, ne parviendront probablement jamais à remplacer certaines facultés humaines telles que la capacité de faire des mathématiques (une faculté fascinante qui fera l'objet d'un autre billet sur ce blog). Cependant, des spécialistes ont un avis différent et estiment que tout ce qu'un être humain est capable de faire sera un jour reproductible par un ordinateur ou un robot, et que ces derniers sont donc également capables de remplacer nos mathématiciens, nos chercheurs, nos psychologues, nos enseignants et pourquoi pas nos artistes, nos écrivains, nos cinéastes.

Il suffira d'une poignée de spécialistes, de chercheurs, pour créer des systèmes experts qui seront téléchargés sur des milliers ou des millions de robots et les rendront spécialistes dans un nombre arbitraire de domaines (fermentation des vins ou des fromages, médecine, horticulture, exploitation forestière, minière, pétrolière, réparation de machines, mécanique, etc.). En quelques heures, un "RS" (robot spécialisé) pourra être reconverti d'un domaine à un autre, alors qu'il faut des mois pour un humain... La logique est implacable, nous serons inexorablement évincés de la plupart des corps de métiers.

Comment l'humanité va-t-elle aborder ce cap ? De façon proactive et en veillant à ce que la répartition des richesses soit maintenue à un seuil tolérable, au fur et à mesure qu'une portion croissante de la population sera non-salariée ? Ou, ce qui est plus probable, de façon passive et en se contentant de faire des réformes pour traiter le symptôme, le chômage, par exemple en baissant le coût du travail, sans même tenter d'avoir une vision sur le long terme ?

Qu'on ne se leurre pas, la France a tout à fait les moyens de fournir un niveau de vie acceptable à chacun de ses habitants, et la production mondiale a tout à fait les capacités de fournir un niveau de vie décent (de quoi se nourir, se vêtir, se soigner) à la population mondiale. La misère dans le monde et dans notre pays n'est pas un problème de richesse, mais un problème de répartition.

Retour à l'âge d'abondance ?

Après 10.000 ans de labeur, l'humanité est sur le point de parvenir à un niveau de technologie suffisamment avancé pour entrevoir la possibilité de nous décharger du fardeau du travail. Si l'homme a probablement besoin de créer, d'inventer, d'innover et de se sentir utile, il n'a certainement pas besoin ni vocation à subvenir par lui-même à ses propres besoins, ou à répéter inlassablement les mêmes gestes. Cela correspond plus ou moins à la distinction qui est faite entre "oeuvrer" et "travailler" et qui existe dans de nombreuses langues. Le travail (issu du mot latin tripalium, qui est un instrument de torture) n'est pas une fin en soi, il n'apporte rien par lui-même mais est juste un moyen pour obtenir de l'argent. Les hommes peuvent tout à fait "survivre" en ne travaillant que quelques heures par semaine, passant le reste de leur temps à s'occuper de leurs loisirs, de leurs familles, et de leurs oeuvres.

Alors que les grecs ont "profité" de leurs esclaves pour s'affranchir du travail et se vouer à l'art, à la philosophie et aux mathématiques, à quoi l'humanité de demain va-t-elle consacrer son temps lorsque les robots l'auront pratiquement affranchie du travail ?

~-~

(*) Les chiffres annoncés sont contradictoires. Parfois, il est dit que la France est l'un des pays où l'on travaille le plus, et parfois, l'un des pays où l'on travaille le moins ! De nombreux éléments entravent la validité des comparaisons entre pays, notamment des différences dans le calcul du PIB, des difficultés pour obtenir des données statistiques fiables, etc. Tous s'accordent cependant à dire que la productivité y est excellente.

Crédits photo: (1) Angélique et Guy Bescond

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vendredi 11 mai 2007

Homo Currens


Une étude récente consistant à mesurer l'évolution de la vitesse de marche des citadins de grandes villes de divers pays montre que celle-ci a augmenté en moyenne de plus de 10 % depuis le début des années 90. Selon les personnes ayant conduit cette étude, cela montrerait que les citadins ont une vie plus stressante, et un mode de vie peu sain.

Exit l'Homo Sapiens Sapiens. L'homme moderne n'a plus le temps de flâner en méditant, de regarder autour de lui et d'apprendre le monde. Il est un homme qui court. Il court dans les transports, il court dans les rayons des supermarchés, il court d'une réunion à l'autre, d'un rendez-vous à l'autre.

10 %, ce n'est pas anodin. Qu'a-t-il pu se passer dans le monde depuis le début des années 90, qui pourrait expliquer un tel changement ? Je ne vois personnellement qu'une réponse possible. Le changement le plus important sur Terre durant ces quinze dernières années est la mondialisation. La mondialisation, et son modèle capitaliste.

Je discutais récemment avec une personne qui me disait que depuis son entrée dans le monde du travail, il y a une dizaine d'années, elle ressentait très nettement un changement d'ambiance (au sein de la même société). Dans de nombreuses entreprises, les conditions de travail sont beaucoup plus stressantes de nos jours qu'elles ne l'étaient il y a dix ou quinze ans.

La mondialisation et la pression grandissante de la concurrence imposent un rythme de travail plus soutenu, et surtout une pression psychologique bien plus importante, tout cela pour produire plus. Dans quel but, je me le demande.

Je ne comprends pas l'humanité. Comment ne voit-elle pas qu'elle fonce droit dans le mur ?

Jolie boule bleue, mettez-m'en 6 !

Pour ceux à qui cela ne semble pas évident, en voici la raison : notre système économique mondial est basé sur la croissance. Pour qu'une entreprise soit saine et pérenne, il faut qu'elle accroisse son chiffre d'affaire d'une année sur l'autre. Pour qu'un pays se porte bien il faut qu'il accroisse la somme de ses richesses. Tout cela nécessite d'utiliser toujours plus les ressources naturelles à notre disposition. Or, notre planète aussi grande soit-elle est de taille finie et ses ressources sont limitées. Un jour ou l'autre les ressources s'épuisent. C'est déjà bien connu pour le pétrole, mais cela arrivera à toutes les ressources naturelles l'une après l'autre si la croissance ne cesse pas un jour. Consommer plus implique également, en l'absence d'une gestion irréprochable du recyclage, une augmentation des déchets et rejets divers.

Bien sûr, il y a l'espace, les astéroïdes d'où l'on pourra probablement un jour prélever des ressources supplémentaires, d'autres planètes à coloniser, et une immensité pour accueillir nos déchets. Mais objectivement, il semble peu probable que notre maîtrise de ces technologies soit suffisamment avancée ou rentable dans les décennies à venir pour subvenir à nos besoins si nous épuisons certaines ressources (en Métaux rares ou en matériaux radioactifs par exemple). Et puis l'espace ne peut rien contre la pollution de notre air ou de nos mers. Les différentes alertes soulevées par les scientifiques à propos des problèmes d'environnement résultent du fait que notre planète peine à assimiler les millions de tonnes de rejets que nous déversons chaque année dans l'air, dans la terre, et dans l'eau.

De plus, les indicateurs démographiques, économiques, montrent que les besoins en ressources de l'humanité vont encore énormément s'accroître dans les 40 années à venir. La situation est problématique à plus d'un titre. L'occident ne veut pas remettre en question son niveau de vie, ni son modèle économique de croissance, pourtant, la planète ne peut pas fournir notre niveau de confort à tous ses habitants. Si l'on veut partager équitablement les ressources de la planète, il faudrait que les français divisent par trois leur consommation actuelle. Les américains, par six. Formulé autrement, si tous les humains avaient la même consommation moyenne de ressources que les habitants des Etats-Unis, il faudrait 6 planètes pour nous nourrir, et 3 planètes pour la même consommation que les français. En fait, si la Chine avait la même consommation que les états-unis, elle consommerait à elle seule toutes les ressources de la Terre. Pour calculer cela, il a fallu déterminer la surface nécessaire à un individu pour répondre à ses besoins et absorber ses déchets. C'est ce que l'on appelle l'empreinte écologique.

Pire encore, aujourd'hui même et depuis plus de 30 ans (1975), nous consommons plus que ce que la Terre peut nous fournir. Malgré nos tentatives d'améliorer les choses depuis une quinzaine d'années, rien n'y fait, le processus se poursuit. Nous sommes en surconsommation, prélevons des ressources naturelles qui devraient être préservées, notamment pour les autres espèces animales, et épuisons les dernières énergies fossiles. Et l'écart s'accroît. D'après l'Agence Internationale de l'Energie, la consommation pourrait augmenter de 60 % d'ici 2030 si on ne fait rien.

Pas besoin d'être devin pour entrevoir ce que sera le futur de l'humanité si elle ne réagit pas rapidement pour trouver une solution à ces problèmes : D'abord des guerres lorsque les énergies fossiles parviendront à épuisement, puis des guerres lorsque les réserves d'eau douce parviendront à épuisement, puis...

SUV qui peut

Les solutions que l'on entrevoit ne sont pas nombreuses à ce jour. La décroissance semble pratiquement exclue tant les occidentaux sont enracinés dans leur habitude d'augmenter leur niveau de confort sans considération réelle pour l'impact écologique. La multiplication des SUV (Sport Utility Vehicle, des véhicules surélevés tout-terrains ou breaks) dans les métropoles me semble une bonne illustration de cet individualisme qui caractérise les occidentaux, et de cette fuite en avant vers le "toujours plus" : par rapport à des véhicules breaks classiques fournissant les mêmes capacités, mais moins à la mode, il sont souvent plus lourds donc consomment plus, sont plus dangereux pour les autres car surélevés (moins de visibilité du conducteur, et moins de visibilité des véhicules qui le suivent), et sont bien sûr plus chers.

Homo Sapiens ne pense plus, il court, il n'a pas vu que sur son chemin, l'herbe s'est étiolée et a jauni, que les étangs se sont asséchés, que la nature s'est tue.
L'homme court... à sa perte.



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Crédits photo: NASA

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mercredi 9 mai 2007

Le But de la Vie ?

A la manière des Crétois qui sont tous des menteurs, c'est bien connu (si vous ne me croyez pas, vérifiez par vous-même !), je pense avoir compris il y a quelques années quel est le but de la Vie, et je le dis en toute modestie. Vous êtes prêts à recevoir la Grande Révélation ?

Le but de la Vie est de trouver quel est le but de la Vie.

...


... Ca calme, hein ? :-)

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lundi 7 mai 2007

Nicolas Sarkozy, l'effet "Forrest Gump" et le meilleur des mondes

Pour poursuivre sur le thème des présidentielles, je voudrais me confesser d'un étrange sentiment qui s'est emparé de moi, dimanche soir après l'annonce officielle des résultats, lorsque Nicolas Sarkozy s'est exprimé devant les téléspectateurs.

Avant toute chose, je précise que je n'ai pas voté pour ce candidat.

Je l'ai écouté attentivement, pensant que les premières paroles d'un nouveau président de la république étaient très importantes, qu'elles pouvaient donner des indices sur ce qu'il allait réellement faire avec ce pouvoir suprême nouvellement acquis.

Que les choses soient claires, je ne suis pas politicien, et si je ne pense pas être abruti, je suis tout à fait conscient que je peux faire preuve de naïveté sur le plan politique, comme beaucoup de gens d'ailleurs. Je ne vais donc pas donner ici un avis sur la politique, mais un avis sur l'homme et ce que j'ai ressenti en l'écoutant. Cependant, juste une parenthèse en passant, il a dit certaines choses avec lesquelles je suis en net désaccord.

L'effet "Forrest Gump"

En fait, et en réalité j'ai un peu de peine à l'admettre, car je ne porte pas vraiment cet homme dans mon coeur, j'ai été très ému par ses paroles. J'ai ressenti de véritables accents de sincérité dans son discours, et une émotion profonde et sincère. A cet instant là, j'en suis certain, non seulement Nicolas Sarkozy s'est senti comblé et ayant réalisé le rêve probablement le plus fort de son existence, mais il s'est aussi senti happé par un sentiment d'amour véritable pour les français (et pour la France). Dimanche 6 Mai 2007 à 20 h 30 environ, cet homme avait dans les yeux la lueur de l'homme qui veut véritablement faire bouger les choses et oeuvrer à l'amélioration de la condition humaine et des opprimés. Je ne saurais dire s'il s'agissait d'une émotion passagère ou d'un réel trait de caractère. Il m'a énormément surpris en tout cas, je dois bien l'avouer.

Quel lien avec "Forrest Gump" ? Et bien, je ne sais pas si je suis le seul à ressentir cela, mais je ressens parfois une émotion particulière lorsque des individus réels ou fictifs parviennent à se dépasser. Je cite régulièrement ce film lorsque je veux illustrer cette belle émotion car il comporte plusieurs scènes qui font naître en moi ce sentiment. Je trouve qu'un humain qui parvient à se dépasser, physiquement, moralement, intellectuellement, qui se transcende pour une cause qui lui est chère, pour une personne ou une communauté qu'il aime, est sublime et profondément émouvant. On y sent comme une quête d'absolu, et l'on y décèle la pureté intérieure de l'humanité, qui aspire (parfois...) non seulement à faire de son mieux, mais même à s'améliorer et à se dépasser continuellement par amour pour autrui. C'est du moins mon sentiment.

De plus, par un étrange hasard, le patronyme de Forrest contient "UMP" (je n'ai réalisé cela que bien après la rédaction initiale de cet article, ce paragraphe est un ajout ultérieur) !

Bien. Je me suis confessé, moi le gauchiste, anarcho-toltèque à tendance bouddhiste, j'ai été ému par le discours de Nicolas Sarkozy après son élection.

Un monde meilleur ou le meilleur des mondes ?

Mais je vais poursuivre un peu ma réflexion. Car en admettant que j'aie raison, et que la lueur d'empathie observée dans les yeux de N. Sarkozy fusse bien réelle, que faut-il en déduire ? Quelle va être l'influence de ce sentiment sur sa façon de gouverner ? Quelle est pour lui, en toute sincérité, la "meilleure façon" d'aider les français à être plus heureux ? Pour commencer à entrevoir où je veux en venir, prenons un exemple caricatural : Pour qu'un français soit heureux, étant donné a quel point il est râleur, il faudrait soit le lobotomiser (éventuellement une lobotomisation soft à coups d'uniformisation de la pensée et de matraquage médiatique), soit le rendre heureux de travailler et le faire travailler sans relâche...

Je rebondis ici sur le rapprochement qui a été fait par certains entre N. Sarkozy et Hitler... Il n'est pas dans mon propos d'aller dans ce sens, encore une fois je ne suis pas politicien, ni historien, et ce n'est pas parce que les deux personnages auraient été traités d'inquiétants par leurs contemporains avant leur élection, que je vais en conclure quoi que ce soit. Mais simplement, par association d'idées, j'ai pensé à ceci : Et dans la tête d'Adolph Hitler, qu'y avait-il au moment où il a été élu ? Une pensée me fait frémir. N'est-il pas tout à fait imaginable qu'il n'ait eu, lui aussi à cet instant, l'idée de vraiment changer les choses, et de contribuer à améliorer la situation de l'humanité ? Malheureusement cela semble très probable, et l'on voit ici à quel point il est important de comprendre ce que signifie "améliorer la condition humaine" dans la tête des personnes qui dirigent le monde.

Que les partisans de Nicolas Sarkozy ne s'offusquent pas. Je ne cherche pas à faire des associations sournoises ou à insinuer des choses à propos de leur protégé. Je laisse simplement ma pensée fureter librement et chercher à aller plus loin que la surface des choses par tous les chemins qui se présentent. J'aurais indifféremment pu prendre un personnage de gauche si l'actualité m'avait fourni des exemples, je ne stigmatise pas l'homme, mais la nature humaine.

Natural Born Président

Que de questions délicates finalement... Est-ce qu'un chef d'état trop énergique à vouloir changer les choses (indifféremment de sa coloration politique) est potentiellement dangereux ? Est-il au contraire indispensable pour faire évoluer nettement et durablement la société, dans le bon sens si possible, sans faire couler de sang (ou un minimum) ? Vivons-nous actuellement dans une société où il est plus important d'être énergique que diplomate ? Est-il possible d'engager des changements énergiques tout en respectant chaque citoyen et chaque peuple, et en faisant preuve de tact et de diplomatie envers les avis divergents ? Et la modestie, un homme d'état doit-il être modeste, doit-il être ambitieux ?

Je n'ai pas la réponse à ces questions, mais je suis curieux de voir ce que va faire (ou tenter de faire...) notre nouveau président dans les semaines à venir. A moins bien sûr que tout ceci ne retombe comme un soufflé raté, à peine la ferveur post-électorale appaisée. Il va de soi, je peux au moins dire cela, que je ne m'imagine pas que dans quelques mois la faim dans le monde et les raz de marée auront disparu grâce à Nicolas Sarkozy... Mais je suis curieux de voir comment ce sentiment initial va se cristalliser au travers des choix qu'il fera au cours des prochains mois.

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Edito

Top départ ! En cette heure, et à cette seconde précise où 15 autres blogs éclosent, voici la naissance du blog du passant, Le Jeu de la Vie.

Je vais y aborder des sujets qui me font réagir au quotidien. Ici, je suis un passant, j'observe mes collègues, mes voisins, mes connaissances, les humains. J'observe aussi la nature et l'univers. La vie de ces milliards d'individus (et de ces milliards de milliards de créatures de toutes sortes) se déroule devant mes yeux de spectateur fasciné. Les civilisations qui se succèdent depuis des millénaires, les découvertes scientifiques, les bouleversements de notre écosystème ou de notre façon d'interpréter la réalité qui nous entoure, l'évolution de notre société, sont autant de sujets qui seront abordés, parfois en fonction de l'actualité, d'autres fois en fonction de mon humeur du moment.

J'ai eu beaucoup de mal à trouver un titre, je voulais l'appeler "Le Blog Inutile", mais je ne suis apparemment pas le premier à avoir eu cette idée. Toute cette opération semble effectivement un peu vaine, et je me demande quelle est la part de narcissisme lors de la décision de créer un blog. Sachant qu'il y aura forcément des avis plus éclairés que les miens ailleurs sur la toile et la blogosphère, pourquoi donc se fatiguer à exprimer son opinion, ses sentiments ?

Mais voilà, j'ai malgré tout envie de m'exprimer, et je me dis que c'est un peu ça aussi, le web : permettre à tout un chacun de s'exprimer, même si l'on n'a pas forcément les idées les plus brillantes, l'humour le plus irrésistible, ou le style le plus pur. Histoire d'avoir une blogosphère un peu plus représentative de ce que nous sommes réellement, nous les humains, ces étranges bipèdes dotés d'un des mystères les plus incompréhensibles de l'univers : La conscience.

Finalement, j'ai choisi comme titre "Le Jeu de la Vie", jeu parce que je vais probablement souvent prendre du recul et regarder nos activités humaines avec de la dérision et de l'humour. Et la Vie, parce que nos existences au sein de notre planète Terre (ou de notre système solaire, pour prendre en compte notre activité spatiale balbutiante) constituent mon sujet d'observation et la source d'inspiration des billets qui rempliront progressivement ce blog.

Ce qui m'intéresse ici n'est pas de convaincre, c'est de faire sortir ces mots et ces idées de mon esprit.

Bon lecture, ou bon vent. Qu'importe.

PS: Et puis, finalement, si dans quelques mois je constate que je ne parle pas du tout de ce que j'ai annoncé ici, j'effacerai ce texte sans vergogne :-)

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